Maude Bombarbier, membre du CDÉA, raconte sa participation à la 3e Grande rencontre des jeunes entrepreneurs du monde francophone

Du 17 au 22 novembre, Maude Bombardier, fondatrice de l’entreprise The Laughing Hour , s’est rendue à la 3e Grande rencontre des jeunes entrepreneurs du monde francophone à Strasbourg en France. Ce voyage, organisé par LOJIQ (Les Offices Jeunesse Internationaux du Québec), développé par RDÉE Canada et financé grâce aux fonds du CDÉA, a permis à la jeune entrepreneure franco-albertaine de rencontrer et d’échanger avec 200 jeunes entrepreneurs francophones provenant de 22 pays.

De retour en Alberta, Maude a accepté de répondre à quelques questions du CDÉA sur son séjour outre Atlantique.

(CDÉA) Parle-nous de ton voyage.
(Maude) – Mon voyage en France a été une expérience unique en son genre. J’ai été très impressionnée à plusieurs niveaux. Pour commencer, chaque petit détail avait bien été pensé, du nombre de billet que nous avons reçu individuellement pour le tram jusqu’à une liste du parcours d’atelier et des repas choisis pour chaque individu chaque jour. Nous avions une réponse à toutes nos questions, alors j’étais très épatée de l’organisation. Chaque participant a partagé sa chambre d’hôtel avec un(e) autre participant(e) ce qui était bon pour tisser des liens. Lors de notre premier souper pour rencontrer les autres membres de la délégation pancanadienne, la chimie s’est rapidement installée et des connexions se sont vite formées. L’ambiance était à la fois festive et professionnelle avec un soupçon de fébrilité pour la semaine à venir. Nous avons reçu lors de cette soirée une formation sur la différence entre les Canadiens et les Français en affaire. La première fois que nous avons fait la rencontre des participants des autres délégations, j’ai été agréablement surprise encore une fois de la chimie qui se créait entre chaque individu. Les échanges étaient nombreux et tout le monde était intéressant et intéressé. Cette ambiance est restée ainsi tout au long de la semaine.

(CDÉA) Quels sont les ateliers et conférences auxquels tu as assisté ? Qu’en as-tu retiré pour The Laughing Hour et pour toi en tant qu’entrepreneur ?

(Maude) – L’horaire était très chargé avec plusieurs ateliers et conférences tout au long de la semaine. Nous avons eu droits à plusieurs panels de discussions sur les quatre thèmes de la semaine: numérisation, entrepreneuriat féminin, entrepreneuriat social, et le développement durable. Nous avons fait plusieurs visites de terrain pour en apprendre davantage sur certaines entreprises et établissements français dont la Cité KMO à Mulhouse, le Salon des industries du futur 4.0, et Pôle API (Application et Promotion de l’Innovation). Ces visites étaient intéressantes, mais n’avait pas beaucoup de lien avec mon entreprise. Où j’en ai retiré le plus pour moi et mon entreprise c’est lors de nos pauses dîner, nos soirées cocktails et lorsqu’on marchait en groupe pour aller d’un atelier à un autre. J’avais la chance de parler avec les autres entrepreneurs et échanger sur mes enjeux ainsi que les leurs pour trouver des pistes de solutions. J’ai même eu la chance de me faire de bon contact en Belgique si je veux y faire des conférences et j’ai rencontré un autre conférencier auteur du Québec avec beaucoup d’expérience dans le domaine qui m’a donné plusieurs pistes pour la croissance de mon entreprise. Le RIFE (le réseau international francophone des entrepreneurs) a fait plusieurs apparences lors de la semaine et je trouve que c’est une très belle addition à ma liste de ressource et soutiens en tant qu’entrepreneur. Le voyage m’a aussi permis d’apprendre que LOJIQ soutient les entrepreneurs et aussi les artistes francophones. Une très belle révélation pour moi.

(CDÉA) Quel événement/moment t’a-t-il marqué le plus pendant ton voyage, et pourquoi ?
(Maude) – Le mercredi, nous avions un atelier “Opportunité d’affaire dans la francophonie” à l’École Nationale d’Administration que j’ai trouvé très enrichissante. Nous étions séparés selon trois des thèmes de la semaine, puis sous-divisés selon des enjeux différents dans chaque thème. Il y avait donc des gens de plusieurs cultures différentes dans chaque groupe. L’enjeu à ma table était “comment concilier l’entrepreneuriat et la famille”. La mission de chaque groupe était de voir comment l’enjeu était une réalité dans les pays de chaque individu alentour de la table, et quelles étaient les démarches prises dans chaque pays pour résoudre le problème. Nous devions trouver une solution ou une entreprise pour aider à l’enjeu. C’était tellement beau de voir les échanges et la profondeur que les solutions de chaque groupe ont prise vu la diversité des cultures et des visions des participants.

(CDÉA) Les francophones sont minoritaires en Alberta. Se sent-on valorisé de parler « affaires » en français avec des entrepreneurs de 22 pays en France (pays francophone majoritaire).
(Maude) Beaucoup de gens, surtout du Québec et des pays européens, étaient surpris d’apprendre qu’il y a des francophones en Alberta. Je dois dire que c’était spécial de faire du réseautage en français pour moi puisque la plupart du temps j’explique mon entreprise en anglais. Je suis très reconnaissante de savoir que ma langue, le français, m’a permis de faire une telle expérience.

(CDÉA) Quel message pourrais-tu partager pour les jeunes qui souhaitent se lancer en affaires, ou pour les entrepreneurs qui débutent dans leur aventure ?

(Maude) Attachez votre tuque avec de la broche ! Je crois que partir en affaire peut-être stressant, mais il y a quand même l’excitation et la motivation du début d’entreprise qui nous permet d’avancer. On arrive à un stade où le momentum a un peu ralenti, et c’est dans ces moments là qu’il est très important de savoir vers qui se retourner et où sont vos ressources (comme le CDÉA).

(CDÉA) Une dernière chose à partager ?
(Maude) Je crois que la beauté de ce voyage d’affaires pour moi n’était pas autant dans les ateliers, mais plutôt dans les échanges, grands et petits, avec les autres entrepreneurs. Il y a une ambiance spéciale et une synergie de groupe unique qui s’est rapidement installée entre tous les participants. Le fait que nous étions tous des entrepreneurs avec des missions d’améliorer le monde à notre façon, ouvert à faire un tel voyage avec des étrangers, et que nous étions hors de notre routine fût des atouts qui ont aidé à former des liens aussi intenses. Lors des réseautages dans notre quotidien, le but est d’y échanger des cartes d’affaires pour trouver de nouveaux contrats. Lors de cette 3e grande rencontre, on y échangeait des cartes d’affaires – oui, mais nos discussions étaient plus authentiques avec beaucoup d’entraide. Encore une fois un grand merci à vous le CDÉA!